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LES SOEURS DE LA PROVIDENCE
de Corenc

Les religieuses de la Providence de Corenc (agglomération de Grenoble) se sont installées à Corbelin, dans les locaux du Prieuré désaffectés au cours de la tourmente révolutionnaire, dans les premières années du 19ème siècle.

L’installation se fit par étapes, marquées par des acquisitions successives aux propriétaires qui avaient acheté l’immeuble après la nationalisation et l’aliénation des biens de l’Eglise intervenues en 1789-90, et à l’issue desquelles, en juillet 1842, les religieuses étaient propriétaires de l’ensemble de l’immeuble.

La propriété comporte alors, outre une partie "rurale" de 6000 mètres carrés environ de prairie et bois, une partie "urbaine", à proximité du couvent, difficile à imaginer de nos jours car la route départementale actuelle n’existait pas puisque réalisée en 1894-95.

 

Cette partie urbaine comportait :

  • Un immeuble à usage d’école de filles, toujours en place de nos jours en bordure Ouest de la route et appartenant à un particulier qui l’a aménagé en logements.

  • Différents immeubles dont un à usage d’aumônerie et d’autres à usage agricole avec cave et annexes, ainsi qu’un vaste jardin à l’ouest des locaux.

Activités des Sœurs 

Les Sœurs de la Providence ont été étroitement associées à la vie du village de Corbelin qui prenait un essor considérable avec l’implantation de l’industrie de la soie dans le milieu du 19ème siècle.

Elles assuraient notamment l’encadrement des pensionnats de jeunes filles que les usines de tissage mettaient à disposition de leur main-d’œuvre régionale.

 

Elles exerçaient en outre des fonctions d’infirmières, mais surtout d’institutrices comme on le verra ci-après.

La communauté de Corbelin a toujours été importante ; elle était même la plus importante après Corenc et Grenoble. Son effectif évolue essentiellement en fonction de l’activité industrielle : de 14 à 20 dans les années 1845 à 1860, il augmentera régulièrement pour atteindre un maximum de 48 en 1880. Puis il tombera ensuite à une vingtaine et descendra jusqu’à 14 en 1890.

 

 

L’école de filles

L’ouverture d’une école privée de filles par les Religieuses de la Providence se situe vers 1840. Elle est installée dès le début ou très rapidement, dans le bâtiment évoqué plus haut.

Elle deviendra en 1875 la première école publique de filles de Corbelin. Lorsque le projet de création d’une route départementale importante contraignit les sœurs à abandonner l’immeuble devenant riverain d’une voie publique dangereuse pour les enfants, et de plus séparé du couvent, la communauté décida la construction d’une nouvelle école en 1897-98, rendue possible par les indemnités auxquelles le projet avait donné droit. L’immeuble édifié est celui que l’on connaît de nos jours sous le nom de Joseph Brosse, abritant au rez-de-chaussée le Club des Anciens de la commune.

L’école accueillera 86 élèves et elle redeviendra privée en 1905 lorsque la commune fondera ses propres écoles publiques après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Après le départ des sœurs en 1958 pour cause de suppression de la communauté de Corbelin, l’école de filles subsistera quelques années encore jusqu’à son regroupement avec l’école privée de garçons dite des Marronniers, devenue mixte en 1971.

 

Le cimetière des Sœurs

Les Sœurs possédaient, jusqu’en 1903, leur propre cimetière situé en limite Sud de la propriété, en bordure d’un chemin rural aujourd’hui disparu.

Les archives ont révélé le lourd tribut que la communauté a payé à Corbelin au cours de ces années d’intense activité et de dévouement au service de la population.

De 1847 à 1903, 113 sœurs ont été inhumées dans ce cimetière. Pendant la triste décennie 1860-1870, frappée par les épidémies, la communauté a perdu 49 sœurs dont 25 d’une moyenne d’âge de 27 ans.

Aussi les Corbelinois d’aujourd’hui ont-ils un devoir de mémoire envers ces religieuses entièrement consacrées au service de leurs ancêtres. Et ce devoir est d’autant plus impérieux que le cimetière a disparu au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, envahi par la végétation sauvage et donc ignoré des générations nouvelles

C’est ainsi que s’est progressivement réalisé le remblaiement d’un vaste secteur où se trouvait le cimetière et qu’un important parking public y a été aménagé.

 

L’Association des Amis de l’Eglise Notre-Dame de Compassion et la Municipalité de Corbelin ont décidé d’un commun accord de perpétuer la mémoire des Sœurs de la Providence par un geste symbolique, en installant en 2009 un panneau commémoratif à l’emplacement du cimetière oublié.

L'histoire autour de l'église

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La famille de Virieu, Seigneurs de Faverges

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Les sœurs de la Providence de Corenc

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Le cimetière de Corbelin

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